Noé-Nouveau-Brunswick / Interview 3

Auteur·e du carnet: 

« Je l’ai suivie, car elle avait de beaux cheveux. Ils tombaient comme ça, au bas de ses reins. Un noir profond, un noir froid, d’iceberg, un noir sibérien.
Ses cheveux étaient noirs comme ses yeux. Au soleil, sa peau reluisait comme une pierre précieuse.

Je suis tombé amoureux d’elle à 14 ans lorsque je l’ai vue en train de fumer une cigarette dans la cour d’école.
Leila était née d’une mère libanaise et d’un père espagnol. Elle était belle à en couper le souffle. J’avais toujours cette impression d’arrêter de respirer quand je la regardais.
Bon sang qu’elle était magnifique.

Je n’ai pas de quête à mon voyage... Sauf de retrouver l’enfant que nous avions fait adopter lorsque nous avions 16 ans.
L’agence nous avait dit qu’il habitait au Nouveau-Brunswick. Cela fait déjà plus de 40 ans…
Puis Leila est décédée l’an dernier.

D’un cancer.
Brutal.

Elle est morte là, dans mes bras, ses cheveux qui coulaient sous mes bras...
J’espère retrouver notre fille.

Puis j’espère qu’elle arbore fièrement la chevelure de sa mère. »