À deux pas du vide

Auteur·e du carnet: 

On m’a déjà demandé « pourquoi écrire?» et je n’ai honnêtement pas su quoi répondre, bouche bée, sans mots … 

Jusqu’au jour où j’ai découvert que je trouvais cela absurde comme question. Absurde parce que pour moi écrire va de soi, écrire est aussi naturel que ce réveiller  chaque matin. Se réveiller le matin et ne pas savoir du tout ce que cette journée va nous réserver, ce lancer tête première dans une nouvelle aventure. Il y a des matins où c’est moins faciles, des matins où l’ont préfèrerais rester couché, mais on fonce quand même tête première dans cette aventure et l’on en finit toujours changé.

 

Mais qu’est-ce que j’ai d’intéressant à dire moi?

Pourquoi lire mes mots et pas ceux de quelqu’un d’autre?

Qu’est-ce que j’ai à dire de différent?

Qui suis-je moi pour me prétendre auteure l’histoire de quelques lignes?

Pourquoi m’infliger de la sorte, me précipiter ainsi dans l’inconnu, perdre toute forme de stabilité.

 

Puis j’ai compris, parce qu’écrire m’apporte ce sentiment de liberté, ce sentiment d’être plus grande que ce que je suis réellement. 

 

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Le monde tourne trop vite.

Difficile de maintenir le cap ; travail, études, vie sociale, obligations familiales, activités parascolaires … Difficile de ne pas se perdre dans cette grande immensité.

Combien de fois j’entends du monde autour de moi dire «J’ai besoin de décrocher», «Besoin de me retrouver», «Besoin de prendre du temps pour moi»! Dans une grande ville comme Montréal, ou toute autre grande ville, tout le monde est tout le temps pressé, l’humanité semble se perdre. Il est normal donc normal d’avoir l’impression de s’y perdre soi-même. Il faut se trouver un centre, un point de rattachement, une ancre quelconque dans cet océan de possibilité, sinon il est facile de s’y noyer.

Dire STOP, ça suffit maintenant, je pense à moi pour pouvoir encore mieux revenir dans la société.

J’ai longtemps pensé que prendre du temps pour soi était égoïste. Égoïste alors que le monde regorge de problèmes bien plus grands.

J’ai compris récemment que prendre du temps pour soi n’était pas du tout égoïste, bien au contraire. Changer le monde c’est une petite chose à la fois. À commencer par son monde à soi.

Comment aider l’humanité quand notre monde à soi s’écroule?  Comment aider autour de soi quand tout tremble dans notre univers à nous?

Trouver quelque chose, trouver quelque chose pour donner un sens, trouver quelque chose pour nous ramener à terre.

Assis devant mon ordinateur, je me sens une messagère du bonheur personnel, une coach de vie, une Josée Boudreault de pacotille. Je parle là avec de grands mots, de grandes idées. Mais, à vrai dire je suis tout autant désorienté et décentré que n’importe qui.

Il n’y a pas de recette miracle, il n’y a pas de guide à suivre pour être heureux et saint d’esprit.

Il faut simplement vivre une journée à la fois et tenter de tenir le coup.