Sentiment d’abandon aux sonorités balkanes

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Il m’a tout donné. Tout. Ce fut dix longues années de pratique, d’apprentissage & d’émotions fortes. Un espace de non-jugement et d’acceptation totale c’étaient créés entre nous. Plus qu ’un professeur de violon, il était devenu une ancre, un amant, un repère sur comment penser les phrases musicales et la vie.

Mais c’est ça. C’est fini. Après tout cela, voilà, je comprends ce que je dois faire : jouer du violon. Si seulement c’était si facile.

Se faire confiance, faire confiance à son art. Prendre the road less travelled. Sans guide, sans précurseur. No safety nets. Je me retrouve face à mon instrument. Seule dans un espace où tout est possible.

Certes, il y a les grands. On les écoute et on essaie de comprendre comment ils font. On s’inspire d’eux. Mais lui aussi était un grand. Hélas !

Le sentiment d’abandon si profond devient un cadeau. Un cadeau de maintenant être en tête-à-tête avec mon instrument et mes connaissances. That’s it, it’s you and me pal! C’est un cadeau extrême car il n’y a plus de « Puis-je vérifier cette phrase musicale ? Cette tournure, cet enchaînement musical, est-il solide, est-il communicateur ? » avec Lui.

Cependant, je prends avec moi son son, son aura. En doute, je me questionne sur comment Il tournerait une phrase musicale. Cela restera avec moi pour toujours. «Like a fingerprint.» Elle disait.

J’aurais du m’en douter. Il y a un prix pour tout dans la vie. On ne peut pas tout avoir. Cependant, ayant tout eue, je me retrouve finalement en paix avec mon sentiment d’abandon. Après tout, Elle disait toujours: «Your violin will always be there for you, he will be your best friend, always, even when no one else is there.»

Elle avait raison. Elle avait toujours raison.