Publié le 03/07/2016 - 11:52
(Source de l'image : Catherine Côté, croquis à l'encre et à la mine, février 2016)
Quand j’ai une idée en tête, je fonce tête baissée. Je m’aventure maladroitement, beaucoup trop vite, sans tenir compte des conséquences. J'aime me mettre en danger, aller vers ce qui me fait peur. Je suis téméraire. Pour mon oeuvre nomade, J’ai décidé de dessiner mes pèlerinages, mais je n’ai aucune technique.
Mon père est un artiste né. Il dessine avec une adresse incroyable sans avoir jamais suivi de cours, mais, moi, je dessine comme un pied. Je me disais que ça faisait partie du jeu, mais je réalise que ça m’empêche de penser.
Mes dessins sont laids. Vraiment laids.
Je voudrais dessiner, mais je me juge. Je me mets des bâtons dans les roues.
Qu’est-ce qui t’arrête ?
Rachel, ton texte m’a émue aux larmes. Tout m’arrête. Je m’arrête. Je regarde mes dessins, et je perds tous mes moyens. Je perds ma foi, je ne crois plus en rien parce que c’est tellement laid. Mais.
Qu’est-ce qui t’arrête ?
Je pensais le faire seulement quand je dessinais, mais j’avais tort. Je me juge tout le temps, surtout quand j’écris. Je ne me laisse jamais aller au fond de ma pensée, parce que malgré tout ce que j'ai traversé, malgré tout ce que j’ai pu accomplir, le doute persiste. Une petite voix est toujours là pour me murmurer tu ne mérites rien de ce que tu as, et un jour tout le monde va s’en rendre compte.
Un jour, tout me sera enlevé. Comme si je vivais dans un rêve, et que je sentais que j’allais me réveiller.
D’une minute à l’autre.
Mais maudit que mes dessins sont laids.