Publié le 10/09/2015 - 00:27
Décentrée, en suspens, elle suivait simplement.
Loin, glisse une silhouette à l'ombre des sapins,
Là, coule le Saint-Laurent dans le creux de ses mains.
Eloignée, arrêtée, en silence, elle s'étend.
Elle retrouve, immobile, tous ses sens, frissonnant.
Acceptant de sombrer dans ce rêve éphèmère,
elle entend le coeur lourd et battant de la terre.
L'eau ruisselle, les roches craquent, le vent joue, rien ne ment.
Un baiser sur ses joues, une morsure sur ses lèvres.
Perdue dans l'horizon, se fondant dans la grève,
Et son coeur ricochant sur les souffles taquins,
Elle éprouve, les yeux clos, cette présence authentique,
Balayant d'un poème ma douleur atlantique.
C'est au creux de ce lointain que je la rejoins.