Publié le 03/04/2016 - 17:00
Dans son chapitre de livre «Knowing your mind», Ken Robinson écrit ceci:
Source de l'image: Wikipedia
«We do not see the world as it is but as our particular human senses present it to us ... We have at least nine sens: sight, taste, touch, hearing, smell, balance, orientation, pain and temperature» (p. 115)
Dans un monde qui est un monde perçu, les sens sont primordiaux, cela va de soi. Robinson nous parle de neuf sens, alors qu'on a toujours appris à l'école qu'il y en avait cinq. Si j'avais du penser à mon équilibre corporel, je n'aurai jamais imaginé qu'il s'agissait en fait d'un sens. En y réfléchissant bien, on dit dans le langage courant que l'on a (ou pas) le sens de l'orientation. Neuf sens donc; «at least nine sens», puisque selon ce que nous disait Jean-François, il se pourrait bien que nous ayons une trentaine sens au total. Ça fait beaucoup de sens à retenir (ou à être conscient).
Je m'interroge beaucoup sur notre désir à fragmenter nos perceptions en plusieurs sens, prenant ainsi le risque de nous couper de la globalité de l'expérience, d'autant plus que dans ce monde de perception, beaucoup de sens sont mis à contribution en même temps. Je repense aux exemples cités au début de «Knowing your mind», à cette violoniste alto de talent qui est complètement sourde (p. 109-110). C'est en faisant de la pratique de son instrument une expérience globale, aussi bien au niveau sensuel que cognitif, qu'elle est parvenue à combler son handicap et à jouer cet instrument qu'elle aime.
Alors certes, lor d'une expérience, certains sens peuvent s'exprimer plus forts que d'autres, quand on ressent une douleur intense, on a tendance à oublier tout le reste, pourtant, il n'y a rarement que la douleur qui est mise à contribution lors de ces moments là. Cesser de défragmenter nos expériences sensorielles (et donc notre façon de percevoir le monde) ne semble pas être gagné.
Ken Robinson, «KNOWING YOUR MIND», OUT OF OR MINDS: LEARNING TO BE CREATIVE, Chichester: Capstone, p. 109-138.