Penses-tu

Auteur·e du carnet: 
Image : la vie-poésie
 
 
J'arrête pus d'acheter des petits livres bleus
Presque pas de lettres, juste la mer sur la couverte
Ils parlent toujours de maison et de monde
J'essaie d'expliquer la différence je n'y arrive pas.
 
En allant chercher l'essai qui dit comment habiter, je me trompe d'est en ouest sur Laurier
Une fois rentrée je couche une mappemonde dans mon lit
La nourris en cantaloup
Permet aux chats d'y entrer
Je ne l’étale pas je veux lui donner l’espace de ses plis
Elle fait du bruit quand je bouge.
Je tasse quand même un peu le drap pour qu'elle n'étouffe pas je fais un petit nid de coton santé autour
Et alors son blanc reluit
La mappemonde est heureuse
 
Je verse un peu d'eau sur la Californie
Le carte détrempe s'enfonce il en nait un petit trou le matelas pointe en-dessous
Oups.
Alors je tire un peu l’oreiller pour cacher la Floride, après novembre elle a chaud je fais ce que je peux.
Je trace un x sur le Rwanda
Très petit presque invisible je veux juste qu’il sache que je suis là et qu'il y est aussi okay c'est fait.
Après je me penche au Brésil le flatte de mon index
Deux trois machos glissent sur les côtés
Dilma, reviens.
J'espace la Grèce je dépose ma poche de thé à la camomille sur la Syrie
Tout fout le camp dans les draps je voulais calmer le feu avec autre chose que de l'eau froide dans face.

Je regarde ça de plus près j'aimerais installer des lumières de Noël sur la mappe accrocher des capteurs de cauchemars aux bords mais mes mains sont trop grandes pour rentrer dans les maisons si j'appuie avec le doigt si je pèse un peu trop fort je pourrais détruire l'Europe
Une seule erreur et la mer se déchire en deux
Je pense que l'Afrique résisterait le poids de mon coude mais on sait pas
Celui de l’amour je ne sais plus ça me fait un peu pleurer ça y est je risque d’inonder les pôles
Tout petit tout petit j'ai peur de briser le monde en le bordant.