Publié le 11/06/2016 - 18:22
Une question :
Pourquoi mon retour est-il plus créatif que mon voyage lui-même?
J’imagine des grandes théories de la création littéraire qui s’intéressent à la survie dans une van l’hiver. Qui se penchent sur le fait qu’avoir les mains gelées sous une paire de gants à n’en pouvoir lire ou toucher des ustensiles de métal, ça empêche aussi l’écriture. Barthes: Les idées ne viennent pas quand on est au milieu de nulle part, qu’on manque de gaz pour chauffer la soupe et qu’on la boit froide en dessinant des créatures dans le givre des fenêtres.
En y pensant bien, je constate que je n’ai pas beaucoup pris le temps d’écrire comme je n’ai pas beaucoup pris le temps de prendre des photos. Je ne pouvais pas sortir mon carnet ou mon appareil en même temps que de manquer mourir en regardant la grandeur des montagnes dans le matin d’hiver.
Peut-être que ma démarche d’écriture n'est pas possible en relation de coprésence avec la réalité, me commandant plutôt un certain retrait du monde, un arrêt?
Aujourd’hui je n’ai rien fait de spécial sauf m’arrêter et les questions fusent depuis plusieurs heures déjà.