Publié le 03/07/2016 - 11:53
Crédits images : Nasa
Le temps s’étire, il paraît s’éterniser avant qu’un fragment de la station spatiale en orbite se décroche. La capsule solaire finit par s’élever, elle s’extrait en état d’apesanteur et paraît monter se perdant lentement dans le noir obscur de l’espace.
L’image transmise, captation de cet évènement, esquisse un mouvement en suspens et participe à la synthèse de cet instant - hors de tout territoire et attraction terrestre.
En s’éloignant de sa station, son lieu spatial d’appui et d’arrêt, le petit appareil perd tout repère, il commence à briller dans le néant de son déplacement.
La matière réfléchissante qui le contient rayonne et s’éclaire dans l’incertitude du temps de l’espace. L’opacité qui l’entoure traduit un fond sans fond de plus en plus sombre.
Cet évènement apparaît si peu réel qu’il ouvre tout un champ exploratoire d’un lointain imprévu et inattendu. Nous sommes laissés sans reprères car aucune direction n’est visible, seulement l’espacement et le déplacement se montrent dans le temps - spatial, dans le noir du noir persistant. Cette expérience semble sortir de nulle part. Elle a l’air de s’être égarée dans les mystères de nos illusions.
Mais pourtant, son mouvement se poursuit, la capsule continue de rayonner et accèlère sa chute libre tout en gardant longtemps son état d’apesenteur.
Elle se rapproche petit à petit de son site d’invention et d’origine, la Terre. Passé une certaine vitesse, l’attirance devient culminante. La transition se transforme en tension et perd progressivement son attitude ou son altitude en suspens. L’élément-capsule perd son contrôle au cours de sa descente. La direction ne devient plus qu’une trajectoire atmosphérique, lumineuse et brûlante qui désire sans hésiter toucher le sol. Mais, avant ça, la précipitation doit s’arrêter, s’amortir, se temporiser pour que la visée prévue retrouve son sens de retour.
La capsule devient alors plus qu’un infime poids suspendu par une grande voile circulaire et gonflée transitant au dessus des nappes nuageuses, se laissant enfin portée par la matière aérienne.
