Variations archéologiques.

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Vision aride d’un découpage terrestre et photographique. Lieu thermique et désertique, la terre bouge, elle respire sa poussière et souffle à l’horizon. Le temps devient étendu autant que l’espace traversé et ils s’égarent ensemble dans l’expérience du proche et du lointain. La vision de cette rencontre avec ce paysage est celle d’un « ailleurs ».

Loin là-bas, ces petites montagnes noires obscurcissent la ligne d’horizon et rappellent le magma, les éruptions passées et à venir. La terre fume aussi de plus près, discrètement, et laisse aparaître ses petites failles en relief. Ce lieu est grand et inconnu, les petites roches font surface sur le sable et l’atmosphère devient lunaire, ou pourquoi pas martienne. Il y a quelque chose de géographiquement chimique qui se produit ici et qui écarte les repères traditionnels terrestres. Les impressions se confondent et élaborent une expérience volcanique du paysage. Le sol est chaud alors que la température de l’air est si froide.

C’est le sentiment d’un glissement terrestre qui s’expose au regard. Dans le sens d’un lieu inaccessible, sans mesure, au temps et à l’espace indéfini. Ce lieu est visiblement sismique, il réagit et s’habite à lui-même. Les variations deviennent alors mouvantes, profondement contemplatives, laissées hors du temps au centre de l’islande.