Publié le 11/24/2016 - 17:36
Source de l'image : Auteur identifié sous le pseudonyme "Lucas Mascaro", image libre de droits, disponible au : https://www.flickr.com/photos/lucamascaro/4241523056
Quel est le propos du récit de voyage ?
Au cours des échanges autour des textes que nous avons produits, cette question s’est imposée dans ma tête. Chaque fois, bien que tout à fait pertinents pour la plupart, les commentaires reçus sont issus d’une interprétation particulière du récit. Celle-ci entraîne des attentes qui n’ont parfois aucun rapport avec l’intention initiale que j’avais en écrivant le texte. Ceci fait également écho à un commentaire de la prof sur la nécessité de couper des scènes que l’auteur peut trouver pleines de sens, mais qui nuiraient au récit. Elle n’exclue pas non plus le fait d’enjoliver certaines scènes voir même d’en inventer de toute pièce. Et si le propos de mon récit de voyage n’était pas de raconter une belle histoire ou de partager mon expérience ? Et si je n’écrivais que dans le seul but de consigner, avec un souci du détail flaubertien. Si je n’écrivais pas pour être lu, mais seulement pour analyser mon expérience, prendre du recul et assimiler ce que j’ai vécu ?
Bien sûr le cadre de cet atelier suggère un partage des écrits et donc, intrinsèquement, qu’on écrit pour les autres, du moins en partie. Il importe donc de tenir compte des commentaires reçus et d’en tirer le meilleur parti pour « améliorer » nos textes. Finalement l’histoire racontée ne nous appartient plus totalement, dès lors qu’on la soumet au regard des autres. Il faut accepter de la laisser se détacher pour qu’elle rencontre son destin, qu’il soit banal ou bien grandiose. Cette réflexion rejoint les théories de la réception, de la lecture et de l’interprétation qui suggèrent que le sens et la valeur d’un texte ne sont pas seulement le fruit du travail de son auteur, mais la combinaison de celui-ci avec l’interprétation, la réception qu’en font les lecteurs contemporains ou postérieurs.