Publié le 03/01/2016 - 13:11
Au début de la session, durant un court débat sur la religion, j'ai parlé d'un livre dont le titre ne me revenait pas. Il s'agit de L'Âme du monde écrit par Frédéric Lenoir. Ce qui est drôle, c'est qu'il est dans le métro montréalais en ce moment. Il y a une annonce pour son dernier livre et je n'avais pas fait le lien avant maintenant. On voit son visage un peu partout dans les wagons accompagné de son livre sur le bonheur.
Dans le roman, Lenoir offre au lecteur de rencontrer les grandes religions de ce monde et la philosophie. Philosophie avec un grand "P", je devrais dire. Le but des protagonistes est de transmettre le plus de sagesse possible à deux adolescents avant un cataclysme planétaire. Il appelle les représentants des écoles de pensées/vies "les sages". Ils discutent ensemble, ils se posent des questions ensemble et chacun parle selon sa provenance. Selon son approche. Il compare les discours et les pratiques à des montagnes: on peut en gravir le nombre souhaité, chaque sommet est beau et tous les chemins sont riches d'apprentissages, d'obstacles et de paysages. Ken Robinson, dans ses livres The Element et Out of our minds, suggère aussi l'idée d'un monde actuellement en révolution planétaire. Nous vivons à une époque unique, rapide et changeante. Cataclysante. Beaucoup de chemins s'offrent à nous. Robinson parle d'éducation et le roman aussi. À quelque part, les deux dialoguent bien ensemble quant à l'apprentissage et à l'enseignement que nous devrions faire.
Dans L'Âme du monde, il n'est pas question d'institution. Ni de raison. Ni de domination. Il est plutôt question d'être au monde: "Malheureux l'homme qui n'a pas découvert le sanctuaire de l'esprit! Malheureux celui qui n'a pas d'autre préoccupation que de survivre! Malheureux l'homme qui ne se pose jamais la question: comment vivre de manière proprement humaine? Comment mener une vie bonne?" Ou encore, il est question de la vie que nous menons sur terre: "La vie est un voyage. Comme les oiseaux, nous sommes un jour appelés à quitter le nid de notre enfance pour voler de nos propres ailes. (...) Au long du voyage de la vie, nous allons rencontrer bien des obstacles. (...) Il est infiniment précieux d'utiliser au plus tôt la clarté de notre esprit pour nous guider sur le chemin de la vie. Bien des égarements, des erreurs, des mauvais choix et des drames pourront être évités.'' 1
J'ai plusieurs carnets remplis de citations comme celles qui vont suivre. Ces carnets ont été remplis dans l'objectif que je les relise un jour. Que je prenne appui sur eux. Que je les partage, peut-être. "En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant" dit Nelson Mendela. En partageant mes pensées d'aujourd'hui, en me rappelant ce que je voulais partager durant ce court débat au sujet de la religion, peut-être que j'aide quelqu'un. Peut-être que je m'aide aussi. "Personne ne se lasse d'être aidé. L'aide est un acte conforme à la nature. Ne te lasse jamais d'en recevoir ni d'en apporter" propose Marc Aurèle. Ne serait-ce pas ça, l'objectif de l'éducation? D'aider nos jeunes? L'intelligence humaine étant diverse, dynamique et distincte, comment faire pour transmettre les connaissances nécessaires à une masse de jeunes? Comment choisir la matière à transmettre? Ken Robinson témoigne du système scolaire actuel basé sur les piliers de la société d'aujourd'hui: les sciences, les mathématiques et les langues. En bas de l'échelle, les arts. Et pourquoi ne pas y ajouter la religion, la philosophie et la spiritualité? Sujets scolaires que nous avons abandonnés suite aux évènements historiques et culturels que nous connaissons aujourd'hui au profit d'un cursus intitulé "éthique et culture religieuse" donné une fois de temps en temps aux élèves ou sous forme de trois cours obligatoires au cégep.
Une dernière pensée, celle d'un être controversé qu'est Steve Jobs: "Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une exitence qui n'est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d'autrui. Ne laissez pas le brouaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre coeur et votre intuition. L'un et l'autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire." Cette voix intérieure, quelle est-elle sinon celle de la curiosité, de la créativité et de l'intuition? Celle-là même qui insuffle un sens à notre voyage...
Photo: Cascades durant la randonnée autour des Three Sisters dans les Blue Moutains proche de Sydney, Australie.
- 1. Lenoir, F. L'âme du monde. Éditions Pocket (2014) p.63-65.