Récit

L'arrivée

J’observe l’autoroute des Laurentides se dérouler devant moi depuis un peu plus d’une heure. CHOM, la station de radio, joue en sourdine. J’ignore si c’est le fruit du hasard ou d’une force qui échappe aux lois naturelles, mais la voix d’un cowboy notoire me rappelle le motif de ma présence sur cette route bordée d’arbres où se profile, à l’horizon, une pente de ski enneigée : écrire un récit de voyage.

Collaboration 1

image : collaboration Maxime Boutin et Antoine Charette

5 février.

Maxime qui ne parle pas beaucoup me salue avec le grand sourire que nous partagerons tous durant les deux jours à Mille-Isles. Nous échangeons une première fois. Je lui apprends que ma blonde s’appelle aussi Maxime et que je m’entends bien avec les gens qui portent ce nom.

19 février.

Récit Sédent@ire

Ca y est, ça recommence. Je me suis laissée déborder. Je bois la tasse. 
Je suis en train de préparer un exposé qui parle de la marche comme une solution à l'oisiveté contemporaine, et pourtant je suis tout ce qu'il y a de plus contemporain.
Je suis même plus que ça.

Je suis

l'écran en veille 

la série t v. f r a g m e n t é e 

pixelisée 

passive 

méga giga octée 

métro boulot dodotée 

l'horizontalité

Je porte encore en moi les traces de cette rencontre improbable

Celui qui, au hasard d’un déplacement, rencontre l’autre ne se déplace pas, il fait dans sa propre ville l’expérience d’un voyage.

 

Elle ne m’a probablement jamais même entr’aperçu, trop occupée qu’elle était à terroriser son enfant. Mais, moi, je l’ai vue deux fois plutôt qu’une.

* * *

Raconte-moi ton voyage

Je n’ai jamais autant rêvé de voir ce pays dont tu ne cesses de me parler, cette Inde, véritable sous-continent, que tu parcours pour apprendre à danser, à jouer de la musique, pour écrire des histoires.

Voyager avec toi dans le sud de l’Inde, où tu apprends le barathanatyam auprès d’une guru qui t’enseigne sans autres mots que ceux du corps.

L'Endroit merveilleux

Derrière ma maison il y avait un champ et derrière le champ un autre champ. Derrière les champs il y avait une pâture et au bout de la pâture un petit ruisseau. Au milieu de la pâture se trouvait une espèce de vieille cuve rouillée, abandonnée là depuis probablement un bon bout de temps. Nous montions dedans mes voisines mon frère et moi. Et nous passions des journées entières dans cet endroit que nous avions baptisé « l’endroit merveilleux ».

J'ai toujours voulu être dompteuse de rêves

Là, faisant face à l'immensité, j'ai ouvert ma main et je les ai libérés. Se mettant à ricocher sur les souffles taquins qui me glaçaient le cou et sur les remous espiègles du saint Laurent, mes rêves sont revenus caresser mes joues avant de repartir explorer leur nouveau terrain de jeu. Ils sont venus me réconforter, ils m'ont murmuré qu'ils ne disparaîtraient pas, mais qu'ils avaient besoin de s'envoler pour mieux se réveiller, endormis depuis trop longtemps dans la torpeur de ma tête, coincés entre mes espoirs agités et mes appréhensions timides.

Pages

S'abonner à RSS - Récit