Sara-Grèce / Interview 2

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« Tout cela a commencé lorsque j’ai dit « C’est fini, je pars » et puis je suis partie.
Je me suis mariée très jeune avec Stavros. Nous nous sommes rencontrés dans le quartier Grec à Montréal alors que j’avais dix-neuf ans. Je commençais des études en histoire de l’art à l’Université de Montréal. J’avais beaucoup de rêves à l’époque. J’étais fraîche, belle, jeune et tellement volage. Stavros lui, était sauvage comme un étalon. Il était fort, musclé, grand, mais tellement peu cultivé. C’était ses yeux d’onyx qui m’avaient transpercé le cœur. Je l’avais charmé avec toutes mes connaissances sur les légendes mythiques grecques.
Puis je l’avais embrassé comme ça, dans le quartier Grec à dix-neuf ans.
Vous me demandez quelle est la quête de mon voyage? Je suis partie en Grèce il y a trois ans alors que je divorçais de Stavros. Depuis, je ne suis jamais revenue au Québec. Je me suis enfin trouvée, j’ai trouvé la femme que je suis ici, à Kateríni. Le plus beau dans le fait d’avoir quitté ma terre natale c’est qu’ici, j’ai retrouvé ma fraîcheur d’autrefois. Mes rêves sont toujours là et j’ai la chance de pouvoir les réaliser tranquillement, un jour à la fois.
Quand je me sens un peu seule, j’embrasse des Grecs comme ça, tout comme à dix-neuf ans. »